Extrait d’un autre chapitre

« Empoisonnement à l’aconit masqué par de l’anis sauvage. Le rapport de la police scientifique est formel : tous les squelettes découverts présentent le même symptôme. L’hypothèse la plus probable réside dans l’eau de la source qui alimentait alors le village. Celle-ci aurait été corrompue par le mélange mortel. Un des enquêteurs venus sur place a découvert les restes d’un vieil arrosoir, tout rouillé, en amont du bourg, dans une petite retenue d’eau. Selon lui, il aurait été rempli du poison qui s’est rapidement distillé dans le corps de tous les habitants ayant bu l’eau de la source.

Un jour à peine après la diffusion du rapport, ce que je craignais finit par arriver : un reporter de Paris- Match débarque, accompagné de Laurel et Hardy qui, pour l’occasion, ont revêtu leurs habits de gala, arborant un képi tout neuf et des décorations que je ne leur avais jamais vues porter auparavant.
– Alors, voilà le village ressuscité qui recrache ses squelettes. C’est vous Gilles, le sauveur de Jujols ?
– Oui, c’est moi.
J’essaie de prendre le ton le plus désagréable possible pour tenter de calmer ses ardeurs.
– Vous allez me raconter votre histoire car je trouve formidable le peu que l’on m’en a dit. Mais avant tout, voyons ces squelettes, mes lecteurs vont adorer.

– Avant tout, à mon tour, je souhaite que les choses soient claires entre nous.

– Ceci vous honore. »

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