« L’odeur de la forêt », un roman à déguster sans aucune modération

Toutes les techniques du creative writing au service d’un style magistral. Hélène Gestern, au cours des 168 chapitres du roman, entremêle trois histoires qui n’ont à priori pas de lien, en faisant résonner le passé (grande guerre et guerre de 40) et le présent dans une saga ficelée par une main experte, rythmée par les lettres d’un poilu et les photographies qu’il a prises dans les tranchées et le champ de bataille. Les trois récits vont évidemment se rejoindre pour le plus grand bonheur du lecteur. Les chapitres sont volontairement courts, ils se terminent tous par une chute et l’ouverture d’une nouvelle fenêtre. L’intrigue est digne d’un bon polar, et l’auteur sait à merveille ménager ses effets, tous en laissant au lecteur quelques indices savamment distillés.

Mais, avant tout, on ne peut que louer un style à la fois puissant et aérien, une parfaite maîtrise de la langue et un champ sémantique aussi riche que l’histoire. Depuis « Boussole » de Mathias Enard, je n’avais rien lu d’aussi percutant.

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